Sortie hospitalière

Alors, comment dire, amis infirmiers, internes et médecins hospitaliers, ne pourriez-vous pas vous mettre un instant à notre place, voire à celle de votre patient, perturbé par un séjour chez vous et que vous relâchez dans la nature avec une ordonnance dans la main qui représente tout le miracle de la médecine moderne et la guérison future promise par les savants que vous êtes?

Imaginez les, ayant encore au poignet le bracelet d'identification du service, affamé par plusieurs jours d'alimentation sommaire hospitalière et engourdis encore par les divers somnifères et anti-douleurs ingérés en nombre, arrivant à la pharmacie le samedi après midi avec le graal griffonné dans la main, symbole d'une vie prolongée et d'un repos mérité au foyer.

Maintenant, imaginez leur désarroi et leur panique, au moment où notre visage exprime une profonde incompréhension à la lecture de votre parchemin ou bien lorsque nous lui expliquons que ce modèle de sondes ou de pansements doit être commandé et qu'il va devoir attendre lundi matin pour commencer ses soins. (vous ne pourriez pas lui en filer un pour le week end? ou lui dire de nous appeler la veille pour lui commander?).

Vous y êtes?!

Bon alors, la même chose, avec une attelle d'immobilisation d'épaule à rotation neutre.

Rotation neutre? pour moi égale pas de rotation. Un gilet d'immobilisation alors?

Pourquoi le mot attelle alors?

Petit appel au service orthopédique du CHU, 10 minutes d'attente, premier standard, 10 minutes d'attente, premier service, 5 minutes d'attentes, deuxième service, 5 minutes d'attente, interne de garde!! Aucune idée!! 5 minutes d'attente, infirmière!!

Explications : comprendre ultrasling ER à 15 °!!!

Ha bon?!

"Comprenez, jargon interne, rotation neutre veut dire 15° en fait!"

ok merci!

Et encore, ordo sortie hospitalière service psychiatrique.

Tranxounete 20 mg au milieu de la loooongue liste de médicaments sur ordonnance non sécurisée.

Impossible de délivrer. Client très fatigué et abimé.

Appel au service par la femme du patient qui heureusement a un numéro d'appel rapide.

Elle explique à l'infirmière qu'aucune pharmacie ne veut délivrer le tranxounete 20.

L'infirmière appelle à la pharmacie, je décroche et me fait passer un savon comme quoi, je délire, qu'en 5 ans de service, elle n'a jamais eu de problème de délivrance. Je lui signale donc qu'habituellement, nous renvoyons chez le généraliste mais qu'à cette heure ci, il n'y a plus personne. Elle maintient que la prescription est correcte. J'ai du donc lui lire la page du vidal et lui faxer. ps : penser à fournir un vidal au service psychiatrique du CHU. Elle s'emporte et me dit que je n'ai qu'à donner 2x10 au lieu du 20. A quoi je réponds, qu'avec une ordonnance en bonne et dûe forme je n'y voyais aucun inconvénient mais que je ne pouvais pas changer une prescription d'un tel médicament juste parce que ça m'arrange moi, et que ça me simplifie la vie.

Du coup, la dame a dû retourner à l'hôpital chercher la nouvelle prescription, en nous laissant son conjoint trop épuisé pour tout ce traffic.

Et ça, c'est sans parler des médicaments réservés à l'usage hospitalier prescrits en ville ou les dosages manquants ou délirants.

Alors de deux choses l'une, soit on améliore la communication entre hôpital et ville, ha bon? c'est déjà fait? soit va falloir changer de jour de sortie parce que le samedi après midi c'est pas une super idée pour trouver les médocs, les accessoires, et les infirmiers.

On est débrouillards mais quand même, vous ne nous simplifiez pas la tâche...